Quelques jours après la clôture de la 4ème Biennale, Jean-François Cochard, Président de Mauves-sur-Arts, se livre sans fard :
Jean-François, vous êtes Président de Mauves-sur-Arts : satisfait de cette 4ème biennale ?
Oui. Ma réponse repose sur le nombre des visiteurs, leurs impressions positives et la satisfaction des artistes qui ont joué le jeu d’aller au devant du grand public. Les jardiniers, c’est-à-dire les personnes qui ont ouvert leur jardin, ont apprécié à la fois la présence des artistes chez eux et les rencontres.
Avez-vous rencontré des difficultés dans l’organisation ?
Beaucoup, surtout à cause de la pluie mais c’est oublié, car tous les bénévoles de Mauves-sur-Arts ( 35 adhérents : d’anciens participants, des personnes qui n’ont pas de jardin ou du moins pas sur le parcours, en plus des « jardiniers » accueillant un artiste) ont effectué un travail incroyablement efficace.
Quels ont été les temps forts de cette manifestation ?
Pas forcément les moments officiels. Rappelons que le vendredi soir (28 mai) la présence des personnalités inaugurant les travaux de la cale du port et la salle « Le Vallon » n’était pour nous qu’un prélude en concordance avec le programme de la municipalité de Mauves. Les interventions spectaculaires de la Compagnie La Machine resteront dans le souvenir des visiteurs mais pour nous, Mauves-sur-Arts, les œuvres de artistes, les contacts entre artistes et le public sont les moments « forts » vécus par chacun selon sa sensibilité à la sculpture et aux styles des artistes.
La fréquentation semble être en hausse par rapport à 2008. Combien de personnes ont visité les sites ?
Soyons précis ! Nous avons distribué 1976 gomettes (moyen de comptage) aux visiteurs mais combien y ont échappé en ne suivant pas le parcours dans l’ordre indiqué sur le plan ? Nous retenons le nombre de 2500 visiteurs sans aucune surenchère : 400 le samedi malgré la pluie et 2100 le dimanche. Un nombre record ne facilitant pas l’accès à certains lieux d’expo comme le Pigeonnier par exemple.
« 1 jardin, 1 artiste » semble être devenu incontournable à Mauves. Une satisfaction pour vous qui avez commencé en 2005 avec une dizaine de pionniers ?
Oui nous avions « copié » une formule pratiquée dans d’autres villages ou villes. Mais Mauves avait des atouts particuliers : sa situation près de la Loire, la beauté du paysage et ne soyons pas modestes, la qualité des jardins et l’amabilité des « jardiniers » (que le jardin soit « cosy » entre 4 murets ou grandiose avec vue sur Loire). Reconnaissons qu’une partie du public vient pour les jardins mais c’est le jeu : faire découvrir l’art contemporain à tous. C’est sans doute pour cela que la municipalité nous aide ainsi que le département, la région et nos sponsors que nous n’avons eu aucune peine à convaincre. Je profite de ces lignes pour les remercier tous.
Les artistes étaient nombreux, les jardins privés un peu moins. Quel message avez-vous envie de passer ?
Il n’y avait pas d’intention particulière dans le choix des jardins. Nous avions à faire un itinéraire dans un milieu urbain et nous devions tenir compte de deux faits « historiques » : l’inauguration de la salle du Vallon et la renaissance de la vigne de Muscadet du Bois-Blot par ses nouveaux propriétaires et son vigneron attitré.
Il y a bien des jardins de ville mais accessibles seulement par des couloirs ou des dépendances. Inimaginable de les faire visiter par 2000 personnes.
Comme nous recevons des subventions publiques il fallait aussi occuper des jardins publics. Nous en avons profité pour faire participer les enfants des écoles, des ateliers de formation et des amateurs. Nous remercions d’ailleurs les artistes professionnels d’avoir accepté cette juxtaposition. Ce sont bien les sculpteurs qui font l’évènement. Je ne peux pas les citer tous (consulter notre site) et nous ne les remercierons jamais assez. Notre but est toujours le même : démocratiser l’art contemporain en le présentant dans des lieux différents des espaces institutionnels, des galeries, des centres culturels. L’éclectisme des œuvres exposées peut choquer les amateurs et connaisseurs de l’art actuel ou au contraire le public non-averti. Observons la flore !
Une cinquième biennale verra le jour en 2012 ?
L’association Mauves-sur-Arts prendra sa décision en septembre. Mais nous avons déjà reçu des demandes de participation venant de sculpteurs et de « jardiniers ».
Le mot de la fin est pour vous. Qu’avez-vous envie de dire ?
L’art dans les jardins « J’ai été surpris de découvrir autant de formes d’art dans un espace aussi petit. Je ne savais pas que c’était possible » comme l’a dit un hôte anglais dans un reportage de France 3 (visible dans l’article Mauves-sur-Art sur France 3 et Culturebox).
Car bien sûr « 1 jardin, 1 artiste » c’est une biennale internationale.
Propos recueillis à Mauves-sur-Loire le 3 juin 2010