Mauves-sur-Loire, Le Vallon. 08 heures 20, samedi 30 avril 2011. Il fait frais. Le soleil pointe le bout de son nez.
Nous sommes 25 hommes, femmes et enfants réunis autour de Jean-François, notre Président.
Sept équipages sont constitués. Remise de la feuille de route et dernières consignes aux conducteurs : rejoindre SOSSAIS dans la Vienne d’une façon ou d’une autre, soit en suivant Mappy, Michelin, Tom-Tom ou les conseils du co-pilote ! 08 heures 30, tout le monde est là, pilepoil l’heure du départ !
Mais non, il en manque deux. Qui ? Mais oui, Francette et Jean-Yves. On allait les oublier. C’est bon, ils arrivent.
08h50, pilepoil l’heure du départ, cette fois au complet.
11 heures et 180 kilomètres plus loin, le convoi arrive en ordre dispersé à l’entrée de la carrière Baron à SOSSAIS.
L’arrêt technique, les jambes à détendre, et quelques préparatifs pour certains sont nécessaires à cette aventure dans le pays du tuffeau.
La Carrière
Après avoir été gentiment reçus par Frédéric Baron rejoint plus tard par sa mère Jacqueline, nous nous dirigeons tranquillement vers cette carrière de tuffeau tant attendue. N’oublions pas que c’est d’ici qu’a été extrait le matériau qui servira à la réfection de la tombe de Victor Fleury.
C’est avec passion et amour du métier que Frédéric nous explique exploiter en famille et sur deux hectares cette carrière ouverte en 1989. Carrier mais aussi tailleur de pierres,
il nous explique comment ce tuffeau, blanc, ferme et résistant finit par se vider de ses sels minéraux, s’effriter et mourir. Il nous précise que pour ce matériau on peut compter sur une espérance de vie de … 300 ans, ce qui rassure Monique qui n’a qu’une garantie de 100 ans sur son habitation ! Frédéric nous parle du tuffeau comme d’une « grosse pomme de terre » qui se trouve présente sur 7 départements, la roche se trouvant parfois à moins d’1,50 mètre de la surface. Il nous parle, nous parle et nous reparle encore, répondant avec Jacqueline aux nombreuses questions des visiteurs particulèrement attentifs. La nappe phréatique à 60 mètres, des blocs de tuffeau de 6 tonnes, ou encore ces sigles apposés sur les blocs sont encore des explications intarissables que nous donne Frédéric.
Une démonstration à l’aide de l’haveuse-rouilleuse puis des explications sur l’utilisation de la guillotine mettront fin à cette passionnante visite au coeur de la carrière.
Le pique-nique
C’est sous le soleil que va se poursuivre la journée, à l’entrée de la carrière, où les pallettes du chantier vont rapidement se transformer en tables recouvertes de nappes. Un endroit idéal pour pique-niquer, quelque peu poussiéreux malgré tout. L’apéritif préparé et offert par l’association a été suivi du repas où le céleri,
les salades, fromages, cakes, et encore la terrine de Mimi, la pizza d’Alain ou le gâteau au rhum concocté par Marie-Jo ont tous été appréciés, le tout accompagné d’un bon bordeaux offert par Jacques pour sa fête , avec quelques jours d’avance.
Le café avalé, il faut penser lever le camp. Et pour celà c’est avec plaisir que Jacques a mis sa Velsatis à la disposition des convives pour parcourir les deux cents mètres nous séparant du parking. Notre ami se rendrait à un vide-grenier qu’il ne se serait pas pris autrement !
Une fois toutes les affaires récupérées et redistribuées dans les véhicules respectifs, nouveau départ direction le Château d’Oiron dans les Deux-Sèvres.
45 minutes plus tard, nous découvrons ce magnifique monument, Centre National d’art contemporain.
Le Château
Le château d’Oiron est l’oeuvre de la famille Gouffier, Guillaume recevant de Charles II les terres d’Oiron en 1449. Ce monument va survoler les siècles comme maintes demeures seignoriales tombées en déshérence : Constructions, pillages, restaurations, abandons de certaines parties, cloisonnements de grande pièces, entresolements, nombreux propriétaires plus ou moins illustres et plus ou moins fortunés, démembrement définitif du parc en 1906.
Après l’avoir classé Monument Historique l’État l’acquiert finalement dans un état proche de la ruine auprès de la vicomtesse d’Oiron, qui vivait alors seule dans l’immense demeure, et procédera pendant un demi-siècle à d’importants travaux de restauration.
En 1990 le Ministère de la Culture décide de lancer un projet original pour le château : créer une collection d’art contemporain, dont les fondements seront inspirés par les collections historiques du monument, dispersées au cours des siècles. En 1993 est inauguré le premier volet de la collection Curios & Mirabilia. Elle concrétise la plus importante expérience menée en France d’inscription d’une création contemporaine dans un patrimoine ancien.
Une des originalités de Curios & Mirabilia réside dans la volonté d’envisager le château avec un rôle social en l’inscrivant dans son environnement humain.
Ainsi, grâce à une galerie de portraits des enfants de l’école d’Oiron (Christian Boltanski) ou au dîner annuel imaginé par Raoul Marek pour 150 Oironnais, représentés sur un service de table, la population de la commune est conviée comme sujet et témoin de la création.
Ce sont toutes ces explications et bien d’autres encore que notre guide nous a fournies au cours de cette visite qui s’est déroulée au pas de charge, nécessitant au passage quelques pauses bien méritées.
Les sculptures, peintures d’époque ou non, la chambre des mouches musicales, les animaux de la pleine lune, les corps en morceaux, la bataille de Midway, les portes dérobées sont autant d’oeuvres que le groupe a pu contempler. Autre curiosité : une « bibliothèque » de flacons d’eaux de sources de Bretagne censées posséder certains pouvoirs de guérison.
L’occasion pour les visiteurs originaires de cette belle région de chercher la source qu’ils ont pu connaître dans leur enfance.
D’autres ont cherché le précieux flacon pour épater les amis, sans succès. Il n’y a pas de source partout !
La visite prend fin après le passage inévitable par la boutique.
Une petite pause sur le parking agrémentée du Pineau d’Alexandre, du jus de pomme d’André et de l’eau de Geneviève avant le retour au bercail.
Le retour
Tous à vos Tom-Tom, le co-pilote étant généralement fatigué de sa journée, et direction Mauves, 140 kilomètres plus loin.
La journée se termine chez Philippe et Marie-Luce qui se sont proposé de nous accueillir pour terminer cette journée, et chez lesquels, après le traditionnel apéritif,
chacun a pu se restaurer à nouveau avec « des cornichons, de la moutarde, du pain du beurre, des p’tits oignons, des confitures et des oeufs durs, des cornichons ! …. »
et bien sur les restes du midi « de la salade, de la pizza, de la terrine, des céleris et du fromage ! …. ».
A 22 heures 30, il est temps de se quitter, chacun remerciant tour à tour nos hôtes et les initiateurs de cette sympathique journée, tout en se promettant mutuellement de participer à nouveau à ce genre d’expédition.
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