C’est avec une émotion particulière que seront présentées à Mauves-sur-Loire les œuvres de Francine Toulemonde. En effet l’artiste nous a quittés il y a quelques mois, le 16 mai 2011, après avoir lutté courageusement pendant plus de deux ans contre la maladie. C’est Jean-Louis, son mari, qui présentera ses œuvres à l’occasion de la prochaine biennale.
« La passion des mythologies »
Francine est née à Lille (Nord) en 1950. Après des études universitaires en mathématiques, elle s’installe avec Jean-Louis dans le Finistère « par amour des bretons et de la Bretagne » précise t-elle. Passionnée par la terre et le feu, elle s’initie au tournage, au modelage et à l’émaillage du grès et de la porcelaine, laissant derrière elle son métier de professeur de mathématiques pour celui de céramiste à Pont-Aven. Suivent les expositions dans les galeries d’art et les foires de potiers à travers la France.
En 1986 elle s’initie à la fonte à cire perdue. Le bronze s’impose alors, au fil du temps, comme son principal matériau « pour la liberté de création qu’il autorise malgré les contraintes techniques » ajoute t-elle. 1988 la voit aménager à Cheméré, près de Nantes et 1994 est l’année de sa première exposition consacrée à la sculpture bronze. Les années suivantes voient son style s’affirmer : la réalisation d’une porte en bronze dans laquelle des personnage en double bas-relief se promènent librement, le mariage de l’homme et des animaux aux trésors de la nature, la destruction de la symétrie d’os de volaille pour donner vie et mouvement à des personnages fabuleux sont entre autres les nouvelles œuvres de Francine. Suivront des sculptures tout aussi monumentales réalisées en ciment et acier.
Également passionnée de mythologie depuis l’enfance, elle la transmet par son travail en façonnant des centaures ou encore des minotaures. « J’aime mélanger les corps des humains et des animaux » dit-elle.
« Vivre pour la sculpture »
Si une artiste sait accorder la sculpture et la vie , c’est bien Francine Toulemonde qui en est l’exemple remarquable, celle qui captive la réalité des corps avec la vitalité et
l’élégance d’un talent vraiment exceptionnel.
« Mes œuvres, je les réalise par pulsions, par associations d’idées. Je ne suis pas une intellectuelle de la sculpture. Je suis une « instinctuelle ». Le corps m’inspire » souligne Francine.
Sculpteur, elle fond aussi elle-même ses bronzes. « Nous ne sommes pas beaucoup de femmes sculpteurs et fondeurs » s’amuse t-elle à préciser. Et lorsqu’on lui demande, souvent, si l’on vit de la sculpture, elle répond avec malice « On vit pour la sculpture ! ».
Francine nous aura quittés trop vite, mais soyons certains qu’au Paradis des artistes elle aura su trouver sa place.
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