Ce sont les piquets de vigne en schiste ardoisier que Daniel Grison a choisi d’utiliser la plupart du temps pour créer ses œuvres, même s’il lui arrive de temps à autre d’utiliser du marbre.
Habitant Thouaré-sur-Loire, il n’est pas en peine de trouver matière à sculpter, étant très proche des vignes de la région nantaise.
L’artiste est un autodidacte même si les influences existent forcément.
» Au départ, l’idée était simplement de me faire plaisir et d’agrémenter mon jardin » précise l’artiste.
Mais entrainé dans des expositions, il ne boude pas son plaisir devant un succès non envisagé et le plaisir de multiples rencontres et échanges qui éclairent et bonifient la retraite.
Après avoir exposé en 2010 au Bois Blot, les visiteurs pourront à nouveau se faire plaisir en admirant ses œuvres dans l’espace commun de la rue Lucien Cayeux.
p style= »text-align: justify; »>Guy Raud dit « Guiro » est né il y a un tout juste soixante ans. A l’âge de 16 ans il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Lorient, section architecture, où il y reste trois années. Il exerce ensuite divers métiers pour mieux revenir à ses envies de créations artistiques.
C’est dans les années 1980 qu’il réalise un de ses rêves en devenant créateur de mobilier contemporain puis en réalisant des sculptures en acier, en inox ou encore en bronze.
Créateur de mouvement, Guiro nous parle d’élégance, de déséquilibré équilibré. « Je crée des personnages à la limite de la rupture, de la chute, un univers graphique, ludique, un modelé très personnel » explique l’artiste. Toutes ses œuvres sont teintées d’une pointe d’humour, une double lecture et chaque pièce raconte une histoire.
Pour Guiro, c’est avec l’acier et l’inox qu’il crée ses personnages plein d’élégance, filiformes, toujours légers et toujours vibrants dans leur équilibre.
L’artiste a réalisé des sculptures pour plusieurs commandes publiques, notamment à Guidel, Sarzeau, Lochrist, Lanester, Pontivy ou encore à Parès en Espagne.
Depuis 2006, Guiro expose également dans sa propre galerie, 7 rue du Port à Pont-Aven (Finistère).
Si les œuvres d’ Armelle Gaudin sont la plupart du temps éphémères, ce n’est pas le cas de sa passion, laquelle n’est pas prête de s’éteindre. Armelle a vu le jour à Rezé, dans la proche banlieue de Nantes, et y a vécu jusqu’à l’âge de 19 ans. Elle fait ses premiers pas dans le domaine artistique dans la photographie, et c’est un studio nantais qui l’accueille pour développer et retoucher les photos. Puis elle découvre la poterie à la MJC de Saint Herblain avec Jacques Beaudouin comme professeur, lequel, à force de leçons et de persévérance lui fait découvrir la création de volumes. Jacques Denigot, avec lequel Armelle pratique le modelage, l’initie au bas relief fait de terres et de plâtre.
C’est sans doute la période du déclic. » Le plâtre m’a fascinée, nous confie l’artiste. Je n’ai cessé de le travailler tout au long de ces dernières années, en liant le drap et le plâtre dans des formes toujours réinventées« . Car Armelle passe beaucoup de temps à réfléchir à ce qu’elle veut créer ainsi qu’à ses postures physiques afin de créer la forme souhaitée. C’est ainsi qu’elle noie ses draps dans le plâtre avant de les mettre en tension selon la forme voulue, opération pouvant durer entre 10 et 20 minutes.
« Mon corps entier est mon outil »
« Mon outil essentiel n’est ni le pinceau ni le burin … mais mon corps tout entier pour porter, soulever et donner la forme désirée « , poursuit l’artiste. Et ce qui la passionne et la séduit toujours autant dans cette pratique artistique est le moment où tout se fige, se raidit pour donner naissance à son œuvre. Après voir longtemps pratiqué sa passion dans l’atelier collectif du CAL PTT, elle travaille désormais à domicile. Les conditions de stabilité et d’hygrométrie étant essentielles pour la réussite de ses œuvres, le travail à l’extérieur est exclu.
Armelle Gaudin participe régulièrement à des expositions au CAL PTT, à la Maison des Hommes et des techniques, et depuis deux ans à l’occasion des ballades de Chantenay dans le jardin de Toto.
Et c’est avec beaucoup de plaisir qu’Armelle exposera pour 1jardin1artiste.
La passion est un désir qui se mue en plaisir, qui vibre à l’unisson d’un rêve que l’on touche du bout du cœur (Romain Guilleaumes)
h3 style= »text-align: justify; »>« C’est toujours un plaisir de sculpter »
C’est à l’âge de 8 ans que François Chauvin a commencé la sculpture : Armé d’un tournevis et d’un couteau il sculptait les murs de sa chambre ! Le papier peint, décoré de soldats de l’armée napoléonienne, s’est rempli au fil du temps d’alvéoles. « Par endroit, çà finissait par ressembler aux coteaux de Vouvray, remplis de troglodytes et de caves » s’amuse l’artiste.
Quarante ans ont passé et sa passion pour la sculpture est intacte. « C’est toujours une à deux heures de plaisir par jour, rajoute François. C’est un aller-retour entre faire, tailler, poncer et … regarder, prendre de la distance, voir ce qui est utile pour soi et pour les autres, apprendre à jeter, trier, présenter ».
Tourangeau d’origine et par définition passionné par la Loire par tous ses aspects, pour François, participer à la biennale d’ 1jardin1artiste est presque une évidence. « Il y a pour moi un rapport étroit entre la nature, la sculpture et les jardins, ajoute t-il. Je sculpte dans un jardin, le bois, le tuffeau, que j’affectionne vivent au rythme des saisons, se gorgent d’eau, sèchent, se fendent …«
« Les sculptures prennent corps et vie »
Et déjà de nous révéler en avant-première ce que seront les sculptures qu’il exposera à Bel Air : « Ce sera un parcours en spirale qui va faire passer en trois groupes de sculptures, des sculptures des origines, à plat, sans formes précises, dans lesquelles on peut y retrouver des lettres de langues orientales, des statues anciennes, primitives, des symboles comme des autels, des radeaux …«
Et de poursuivre que le second groupe sera celui des sculptures de l’homme, résolument masculines dans lesquelles on retrouve le sabre ou encore des élévations. Puis de finir par les sculptures de la vie qui commencent à se rapprocher de formes humaines, douces, rondes, organiques.
» En fait c’est un cheminement lent, les sculptures s’incarnent, prennent corps et vie « rajoute le sculpteur.
La pratique de la sculpture, du dessin au pastel et au fusain et des arts martiaux internes sont à l’origine de parenthèses qui prennent une place de plus en plus importante dans une vie professionnelle axée jusqu’à présent sur les Ressources Humaines.
Et de conclure : « Là aussi c’est une manière de créer des liens, de réunir, de partager et j’espère que ce n’est qu’un début « .
p style= »text-align: justify; »>C’est comme infirmière que Claire Lamour a débuté sa carrière professionnelle. Après une très riche expérience comme soignante en Colombie , elle décide de changer de métier et choisit une approche de la santé beaucoup plus créative, car comme elle le rappelle « l’art et la santé sont absolument complémentaires« . C’est ainsi que Claire a pu mener différents projets en associant des artistes (peintres, infographistes, comédiens, dessinateurs …) notamment auprès de jeunes en situation d’insertion sociale et professionnelle.
C’est dans un garage de la région parisienne que Claire découvre l’art de la mosaïque, en commençant seule à couper les tesselles achetées dans le commerce. « Mais très vite je me suis lassée de la matière, ajoute t-elle. Trop petit, trop plat, ni riche, ni lumineux … » C’est en arrivant à Nantes, i y a 12 ans, qu’elle découvre une autre manière de faire de la mosaïque et de pouvoir émailler. Aujourd’hui, Claire travaille dans son atelier les argiles rouges, noires et blanches et y invente des recettes. La découverte à Châteaubriant de schistes incroyables, oxydés, patinés, complémentaires avec les émaux lui offre alors l’incroyable plaisir de pouvoir mêler les couleurs et les matières, de marier la matité et le gris du schiste avec les infinies nuances de l’émail. Les compositions telles que celles que l’on pourra voir à Mauves sont nées. Il est dit que cette manière de travailler est unique …. A chacun de voir.
La réalisation de tableaux et fresques occupe son quotidien, mais l’artiste a aussi d’autres projets : la réalisation d’œuvres collectives avec les patients et soignants de l’hôpital Gauducheau à Saint- Herblain, avec les habitants du Pin Sec, quartier de Nantes, ou encore dans une maison de quartier à La Pilotière. « Le « faire ensemble » offre un espace formidable, un moment convivial et créatif, se réjouit Claire. J’aime partager ce que j’ai appris de la matière. Les œuvres appartiennent à tous ceux qui y ont participé, et à tous ceux qui les regarderont« .
Claire est particulièrement heureuse d’exposer à Mauves-sur-Loire. Ses tableaux s’intègrent parfaitement dans un cadre naturel. « Ouvrir un jardin et y inviter un artiste est une grande chance pour tous, ajoute t-elle. L’habitant est un accueillant généreux, le visiteur accède à l’art d’une manière très libre, et l’artiste est toujours ravi de montrer son travail« .
Yannick Connan est né il y a quarante ans en Bretagne où il vit et travaille, au milieu de la forêt mythique de Brocéliande, au contact de Merlin, des fées Morgane et Viviane ou encore des Chevaliers de la Table Ronde. C’est dans cet endroit où roches, bois et légendes se mêlent depuis des millénaires, que l’artiste travaille le granit et le bois, toujours autour du vide et du plein, de l’ombre et de la lumière, du poli et du rugueux.
Yannick Connan est parti du besoin de se confronter à des matériaux à structure élémentaire, minéraux, végétaux, qui préexiste à l’Homme et à son histoire, tout en fondant l’un de l’autre. Avec ses « Erosions », empilements de granits doucement colorés, il nous parle de l’usure du temps, de la mémoire sédimentée des matériaux, morceaux de l’histoire de la terre et de l’humanité. « Ces traces figées, fossilisées se font passage entre le macroscopique et le microscopique, fragments d’éternité » nous précise t-il.
« Sans titre »
Depuis longtemps Yannick cherche l’intériorité de la forme, en réalisant des trous, des cavités dans ses sculptures, puis des volumes entièrement évidés. « Avec la transposition de mes pièces en verre, ajoute t-il, je mets en évidence une quatrième dimension, un espace qui s’ouvre dans la forme« . Les sculptures n’ont pas de titre, donnant ainsi le plus de place à la rêverie et à l’inconscient du spectateur.
« Ce qui motive mon travail, poursuit-il, c’est l’intérêt pour la part d’universel que l’on porte en nous, ce qui nous permet, un moment donné, de trouver un point de rencontre au-delà des divergences de la sphère sociale ».
Lauréat du concours « Prix Célimène » à la Réunion, Yannick Connan expose régulièrement sur ses terres bretonnes, et participe également à des symposiums.
« Les sculptures disent-elles l’accélération du trou noir ou la décomposition d’un élément organique ? » La question est posée et nul doute que les visiteurs d’1jardin1artiste tenteront d’apporter des réponses à cette interrogation.
Enfant rêveur, Henri Bokilo Boursier aimait ramasser des fossiles. « J’ai découvert le monde par le sol » explique t-il. C’est en Franche-Comté qu’il passe son enfance, dans la seconde région la plus boisée de France. De là à dire que s’il est écologiste c’est peut-être lié à ses origines, il n’y a qu’un pas. Et pourtant c’est un vrai, un pur. Mais c’est aussi « un choix philosophique et politique, une façon de vivre » aime t-il à préciser. Après des études à Strasbourg, Henri débarque à Paris pour y devenir photographe, sa première passion. Après plusieurs expériences dans ce domaine, il se rend compte que la photo le sature. « J’avais envie de quelque chose de manuel ».
La peinture, la création du volume avec la sculpture et des installations deviennent alors son quotidien, tout en se consacrant toujours à la photo numérique. Particulièrement investi dans le mouvement social et la lutte syndicale, il enrichit sa vie artistique, associative et familiale au contact des gens. Il rejoint le 60Adada, laboratoire d’expérimentations artistiques à gestion collégiale à Saint Denis (93), Lecadratin, le festival Excroissance ou encore Arc en terre, foyer de créations.
« J’ai envie de respecter ce qui vit … »
On l’aura compris, Henri est sur tous les fronts et multiplie les activités. « Mais ce qui m’attire de plus en plus c’est travailler en harmonie avec la nature » ajoute t-il. C’est ainsi que depuis quelques années, il a commencé à sculpter non pas le bois mort, mais l’arbre vivant. Avec le temps les jardins sont devenus ses ateliers qu’il partage avec ses habitants et usagers pour un travail au long cours. « Les appels amicaux ou de la nature m’entrainent régulièrement vers la Picardie avec l’association Arc en terre, l’Ardèche ou encore les Vosges » se réjouit Henri.
C’est à Saint Denis, où vit l’artiste, que vous aurez des chances de croiser sa grande silhouette, juchée sur un vélo d’âge incertain, le regard au loin et un léger sourire aux lèvres. Un regard peut être dirigé vers Mauves-sur-Loire et plus précisément le plateau de Bel-Air où il nous présentera quelques œuvres sculptées de la série « Nous sommes là ». Et dans le bosquet de cèdres, une création in situ, « l’œil de la forêt » vous rappellera de ne pas « cédrer » à la déforestation.
Né à Paris en 1956, Philippe CAHAREL vit et travaille en Bretagne. C’est au début des années 1980 qu’il entame sa carrière artistique, et très jeune il a senti que l’image allait devenir le meilleur moyen de faire partager ses émotions. Photographe autodidacte, il n’appartient à aucune école. Cependant des maîtres photographes ont inspiré sa vocation : Callahann, Ghirri, Evans … Dans un premier temps, Philippe s’oriente vers une photo d’illustration idéalisée pour les magazines, pratique qu’il délaisse progressivement au profit d’une image où le pouvoir de suggestion est plus fort que le réalisme de la description.
« Maintenant je traque principalement des bouts de territoire sans frontière réelle, complète l’artiste, des lieux oubliés mais souvent familiers pour y trouver une touche d’étrangeté tout en conservant leur aspect documentaire ». Cette photographie d’auteur inspirée par l’urbanisme et le paysage le conduisent à mettre en œuvre des projets à long terme comme la réalisation de livres et d’expositions.
« Sous influence »
Philippe Caharel trouve ses sources d’inspiration et de création dans les zones côtières, les rives et les rivages. « Ces territoires spécifiques en perpétuels mouvements sont nés de la rencontre de la terre et de l’eau, du ciel et du vent, poursuit-il. Ils sont vivants et respirent au rythme des marées.«
Pour capter toutes les pulsations de la nature, une approche lente est indispensable. Dans sa démarche contemplative, le choix d’un appareil moyen ou grand format impose une attitude de patience et de réflexion. La longue exposition procure aux images une atmosphère intimiste comme une longue caresse sur le fil photographique.
Sa pratique artistique l’emmène régulièrement aux États-Unis, Canada, Seychelles, Maroc, Irlande, ou encore Espagne, mais les 9 et 10 juin prochains, Philippe posera ses appareils rue du Cellier à Mauves-sur-Loire, où sur un mur à l’ancienne, pour notre plus grand plaisir, il présentera une série de photographies en rapport avec les milieux aquatiques.
C’est en jeune fille passionnée que Marie-Laure Fourier évoque un jour, avec ses parents, la possibilité d’effectuer une formation artistique, ce dont elle a toujours rêvé. « Ce n’est pas un métier pour toi ma fille » s’entend-elle répondre, frustrée. Elle suit alors des études juridiques et décroche son diplôme cinq années après son baccalauréat. Pourtant Marie-Laure a toujours aimé dessiner et peindre. Née en région parisienne, notre quinquagénaire a vécu à l’étranger dès son plus jeune âge. La Mauritanie, Tahiti, le Côte d’Ivoire, Haïti, l’Afghanistan ou encore les Etats-Unis n’ont plus de secrets pour elle. Mariée, elle continue de voyager à travers l’hexagone et découvre de nombreux domaines artistiques : la peinture sur soie à Lyon et Grenoble, la peinture sur porcelaine à Rennes, l’aquarelle et l’encadrement à Paris et la terre à Nantes.
En 2006, afin de compléter son cursus artistique, Marie-Laure souhaite s’inscrire aux Beau-Arts à Nantes. Le verdict tombe : « Vous êtes trop âgée pour suivre cette formation ! ». Résignée, elle prend des cours du soir de peinture dans un premier temps puis de terre, matière à laquelle elle consacre tout son temps depuis trois ans. Après la découverte des bases que sont le colombin, la plaque, le travail dans la masse, elle s’initie à l’émaillage en faïence, en grès. Elle fréquente assidument plusieurs associations, Terre et Céramique à Sainte-Luce-Sur-Loire, un atelier de modèles vivants à la Haye Fouassière, le Moulin Gautron à Vertou où elle découvre le Raku.
« Je souhaite me confronter à des artistes confirmés »
Avide d’apprendre, elle sait partager sa passion en animant des ateliers de cuisson, de fabrication d’émaux grès, et assure également l’encadrement de jeunes le mercredi.
« Le travail de la terre n’a pas pour moi de dimension spirituelle » confie l’artiste. « C’est un véritable plaisir, un peu égoïste car je crée pour moi, mais j’ai été poussée par les miens et mes amis, que je remercie au passage, à montrer mes créations ». Ce que Marie-Laure Fourier fait depuis 2002.
» Exposer à Mauves-sur-Loire me motive, poursuit-elle, car j’ai envie de me confronter à des artistes confirmés et reconnus, et de continuer ainsi à progresser à leur contact. Merci aux organisateurs de m’en donner l’opportunité. » souligne Marie-Laure impatiente.
Rendez-vous est donc pris avec l’artiste les 9 et 10 juin prochains à Mauves.
Christian Duroc se dit autant artisan qu’artiste. Ce Morbihannais de Monterblanc, commune située sur le flanc des landes de Lanvaux, réalise ses premières sculptures en 1986 qu’il expose deux ans après. Il apprivoise la matière, passant du brut au poli, de la rugosité à la pureté, de la verticalité à la sphère. Il s’est approprié ce schiste ardoisier qu’il choisit avec attention : En émerge une forme à la fois rugueuse et chaleureuse, toutes en ruptures car l’homme aime les oppositions. Dès le premier regard, l’œuvre nous devient familière comme un élément solide qui rassure, née des mains d’un homme qui nous renvoie à nos origines … Résultat d’un cheminement, d’un travail assidu et par là-même de persévérance.
« Mon art est un langage, qui n’appartient pas au passé mais au contraire s’inscrit dans un monde contemporain » rappelle l’artiste.
« Un art authentique »
Sculpteur sur granit, schiste et marbre, les pièces de Christian Duroc sont exposées en Chine, au Japon, en Nouvelle-Zélande, en Finlande, en Suisse et bien sur en
France. Certaines d’entre elles sont collectionnées au Canada et aux Etats-Unis. Christian aime les travailler devant le public. Le sculpteur à la généreuse moustache ne se protège pas du regard d’autrui. Symposiums, manifestations culturelles et résidences d’artistes font partie de son quotidien.
« Ma démarche s’inscrit dans le développement de démarches artistiques, avec des visites d’atelier ou rencontres à thème » nous explique Christian. « De la sculpture monumentale aux réalisations de petite taille, j’exprime avec vigueur la dualité qui existe en tout homme ».
Son atelier est un havre de paix, un lieu qui démontre l’intelligence du geste et l’acceptationde l’imparfait. La passion du schiste et la vocation des schismes émergent de tous les côtés.
Olivier Frémont est un autodidacte, « entré » en sculpture il y a une dizaine d’années, après un long processus de maturation qui aboutit à l’état de « s’autoriser à faire ». Il s’imprègne de la peinture, de la photographie, de la sculpture, visite des expositions marquantes pour lui, lit les écrits des artistes. La bascule intervient alors après avoir digéré toutes ces émotions.
« Pendant longtemps je me suis satisfait d’admirer les voies ouvertes par les autres. C’était avant cette rencontre avec le matériau. Rien ne s’était vraiment passé, mais sûrement en attente, l’intention mûrissait » souligne l’artiste. Puis un jour, il découvre « des bouts de rien oxydés« , qu’il va collecter, assembler, jusqu’à leur redonner vie, détournés de leur inutilité apparente.
Pour arriver à la finalisation de l’œuvre, il a fallu à Olivier tisser un réseau de contacts, personnages haut en couleur, ferrailleurs, récupérateurs, professionnels de la casse et du recyclage. Puis vient la collecte elle-même, passant par le choix des pièces, que l’artiste doit dégraisser, décaper, laver, gratter. « C’est la phase la plus ingrate, la plus sale et malodorante » précise-il. Mais elle permet de débusquer ce qui était noyé dans une gangue de boue, de graisse ou de rouille. Vient le stockage avant que ne mûrisse l’idée, et enfin la réalisation de l’œuvre avant qu’elle ne soit exposée.
« Mon petit Panthéon personnel »
Les influences de certains artistes le nourrissent et lui servent de socle et de ressources : Julio Gonzales, David Smith et Jean Dubuffet, avec quelques Nouveaux Réalistes composent « (son) petit Panthéon personnel » sur lequel il se concentre quand il cherche l’énergie pour avancer.
Cet artiste travaille avec des matériaux de récupération. Il a besoin des objets en état de dégradation, sans espoir d’avenir pour devenir, qui deviendront une fois passés entre ses mains, objets d’art animés. D’expositions personnelles à Nantes ou à la Rochelle, en expositions collectives à Nantes, Paris, Sallertaine ou Cholet, ou en expositions permanentes à la Galerie des Arts Pluriels à Nantes ou encore à la Galerie Open Eyes à Challain-la-Potherie (49), Olivier Frémont a su se faire une place dans le monde des artistes. Les matériaux qu’il ne se lasse pas de chercher dans les coins les moins reluisants du tissu urbain, friches industrielles et déchetteries ont encore de beaux jours devant eux, à condition de tomber entre ses mains.
Dominique Moreau, dit Dom, est un artiste autodidacte nantais. L’ensemble de son travail artistique est inspiré par le livre qu’il a découvert tout au long de son activité professionnelle puisqu’il a exercé successivement les métiers de photograveur pour l’imprimerie, coloriste ou encore enlumineur médiéval. « Au début, j’écrivais des textes, des poèmes que je mettais en peinture sous forme de tableaux calligraphiés d’un alphabet de ma création », souligne Dom. « Les sculptures réalisées en carton et papier, comme les livres, me servaient de « lettrines » en relief ».
C’est au cours d’une balade avec sa compagne dans les marais salants guérandais, qu’il voit pour la première fois des ibis sacrés. Subjugué, ses personnages deviennent alors les « hommes-oiseaux » au bec d’ibis. Façonnés en carton et papier, ils sont venus naturellement se poser sur ses toiles. « Mes sculptures semblent souvent s’interroger sur ce qui les entoure, elles sont en attente peut-être de réponses à leurs questions sur l’existence, la vie, la mort » poursuit l’artiste. Et pourquoi cette couleur bleue ? « C’est en souvenir d’un livre qui parlait de « gardiens astraux » et l’idée de personnages « anges-gardiens » me plaisait bien ».
« Mes personnages vivent leur vie »
Et ce ne sont pas ses œuvres qui diront le contraire. Divinités gardiennes de sa maison, elles trônent partout, sur le piano, dans l’atelier, dans la salle à manger ou encore dans la chambre à coucher.
Fragiles, bien que recouverts pour certains de résine, ses personnages ne peuvent pas encore s’ébattre dans le jardin. D’où l’idée de Dom de travailler le métal. Il s’entoure alors d’amis spécialistes qui donnent ensemble naissance à trois personnages métalliques.
« Mes personnages ont déjà été présentés à Mauves en juin 2005, à la mairie, et là ils sont vraiment très contents et fiers d’avoir été réinvités et se font un plaisir de revenir » ajoute Dom un brin amusé. Sociétaire de la Fondation Taylor, mais aussi de l’ADAGP et membre de l’association nantaise « Les amis de l’art », Dom expose régulièrement dans la région depuis plus de 10 ans.
« 1 jardin 1 artiste » sera une fois de plus l’occasion pour Dominique Moreau de présenter ses œuvres, mais aussi ses recueils de textes et notamment « Chroniques vénusiennes » qui devrait être publié d’ici à quelques semaines.
C’est avec une émotion particulière que seront présentées à Mauves-sur-Loire les œuvres de Francine Toulemonde. En effet l’artiste nous a quittés il y a quelques mois, le 16 mai 2011, après avoir lutté courageusement pendant plus de deux ans contre la maladie. C’est Jean-Louis, son mari, qui présentera ses œuvres à l’occasion de la prochaine biennale.
« La passion des mythologies »
Francine est née à Lille (Nord) en 1950. Après des études universitaires en mathématiques, elle s’installe avec Jean-Louis dans le Finistère « par amour des bretons et de la Bretagne » précise t-elle. Passionnée par la terre et le feu, elle s’initie au tournage, au modelage et à l’émaillage du grès et de la porcelaine, laissant derrière elle son métier de professeur de mathématiques pour celui de céramiste à Pont-Aven. Suivent les expositions dans les galeries d’art et les foires de potiers à travers la France.
En 1986 elle s’initie à la fonte à cire perdue. Le bronze s’impose alors, au fil du temps, comme son principal matériau « pour la liberté de création qu’il autorise malgré les contraintes techniques » ajoute t-elle. 1988 la voit aménager à Cheméré, près de Nantes et 1994 est l’année de sa première exposition consacrée à la sculpture bronze. Les années suivantes voient son style s’affirmer : la réalisation d’une porte en bronze dans laquelle des personnage en double bas-relief se promènent librement, le mariage de l’homme et des animaux aux trésors de la nature, la destruction de la symétrie d’os de volaille pour donner vie et mouvement à des personnages fabuleux sont entre autres les nouvelles œuvres de Francine. Suivront des sculptures tout aussi monumentales réalisées en ciment et acier.
Également passionnée de mythologie depuis l’enfance, elle la transmet par son travail en façonnant des centaures ou encore des minotaures. « J’aime mélanger les corps des humains et des animaux » dit-elle.
« Vivre pour la sculpture »
Si une artiste sait accorder la sculpture et la vie , c’est bien Francine Toulemonde qui en est l’exemple remarquable, celle qui captive la réalité des corps avec la vitalité et
l’élégance d’un talent vraiment exceptionnel.
« Mes œuvres, je les réalise par pulsions, par associations d’idées. Je ne suis pas une intellectuelle de la sculpture. Je suis une « instinctuelle ». Le corps m’inspire » souligne Francine.
Sculpteur, elle fond aussi elle-même ses bronzes. « Nous ne sommes pas beaucoup de femmes sculpteurs et fondeurs » s’amuse t-elle à préciser. Et lorsqu’on lui demande, souvent, si l’on vit de la sculpture, elle répond avec malice « On vit pour la sculpture ! ».
Francine nous aura quittés trop vite, mais soyons certains qu’au Paradis des artistes elle aura su trouver sa place.
C’est au Burkina Faso, près de sa mère et de son frère Djoumé, que Fodé Bayo apprend la sculpture et en fait sa profession en 1998 après avoir effectué ses études à Bobo Dioulasso. La persévérance de l’artiste le verra récompenser en 2006 par le prix du « meilleur sculpteur » au Salon International d’Artisanat de Ouagadougou, plus grande manifestation artisanale du continent africain.
La reconnaissance de son travail le mène l’année suivante à Paris, au salon Boucles d’Ébène, où il rencontre Pierre Landron, apiculteur à Vouvray. C’est lui, que Fodé considère aujourd’hui comme son « grand frère français« , qui a su convaincre l’artiste de s’installer en Touraine et plus spécialement en Indre et Loire. Dans cette région, si loin du Burkina Faso, Fodé a su s’entourer de nombreux artistes, dont ceux de l’association « Itinéraires ».
« L’homme qui n’a peur de rien »
Sculpteur sur bois et sur métal, Fodé est un homme de tête, sait ce qu’il veut, et n’a peur de rien. « J’aime servir les autres » aime t-il à répéter. Et cela, nous en sommes convaincus. Son implication dans sa région natale en est la preuve, puisqu’il est membre fondateur et président de l’Association des jeunes sculpteurs du Houet, responsable d’un atelier de sculptures à Ouagadougou, ou encore à l’initiative de la construction d’un Centre Unique à Bobo Dioulasso.
En France, il n’est pas non plus en reste avec ses réalisations. Il est notamment l’auteur de deux œuvres monumentales, « Saint Roch et son chien » à St Roch (37) et « L’arbre
des transmissions » à St Cyr sur Loire (37).
« Depuis mon arrivée en France, j’ai pu appréhender les normes et les goûts artistiques français. Mon savoir-faire, mon expérience et mes techniques de sculptures m’ont permis d’aborder la sculpture abstraite contemporaine sur bois et la sculpture métallique » se confie l’artiste.
Fodé Bayo expose régulièrement en Indre-et-Loire, sa région d’adoption, mais aussi à Marseille, à Paris, en Belgique et bien sur au Burkina Faso.
Aujourd’hui son rêve est d’exposer à New York, « avant 2015 … » précise t-il. Son porte-bonheur étant la force de la croyance, il n’y a qu’un pas pour que le rêve devienne réalité.
Installé à Nantes depuis 1982, François Tamalet enseigne la sculpture par le biais du modelage depuis 1999. Adolescent, François est fasciné par la nature et la singularité des arbres, et découvre alors tout naturellement la sculpture sur bois, suivie d’une formation d’ébéniste. Il monte alors un atelier de design mobilier à Nantes et réalise des meubles pour les particuliers mais aussi pour des architectes. Ses meubles, véritables sculptures s’inscrivant dans l’espace, sont particulièrement remarqués, l’artiste obtenant de ce fait plusieurs prix lors d’expositions.
Au début des années 80, François découvre les techniques du modelage et du moulage de la terre aux cours du soir aux Beaux-Arts de Nantes. « Au travers de mes recherches personnelles et de ma pratique, j’ai acquis de plus en plus de liberté, remarque l’artiste. J’ai découvert cette puissante interaction entre l’espace et mes mains ». Profondément inspiré par le célèbre sculpteur roumain Brancusi, le peintre italien Modigliani ou encore le
sculpteur suisse Giacometti, il s’inspire alors du vivant, du corporel, travaille et joue avec les structures, les volumes, les failles jusqu’à l’extrême limite entre le dedans et le dehors. Il traite les surfaces comme peau, carapace ou encore enveloppe.
« De la terre au bronze »
Il moule lui-même ses sculptures de plus grande dimension pour effectuer le premier tirage « le plâtre original ». L’artiste poursuit son œuvre par un moulage sur l’original, réalisé en élastomère pour éditer une cire « à creux perdu » qu’il viendra parfaire sous d’autres lumières et signer.
Le bronze prendra alors la place de cette cire et pérennisera enfin la sculpture. Ciselure de bronze puis choix de la patine réalisée à chaud en collaboration avec le fondeur viendront magnifier l’œuvre ainsi rendue unique.
« Pourrons-nous alors parler d’airain ? » souligne François.
Les nombreux visiteurs d’1 jardin 1 artiste sauront sans nul doute l’en convaincre si cela n’est déjà fait.
Artiste céramiste originaire de Moselle, Audrey Kimmel s’est installée dans les Côtes-d’Armor à la fin des années 2000, et plus précisément à Boqueho où elle a ouvert son atelier. Cette jeune trentenaire, alors éducatrice canin, découvre la terre à l’occasion d’une rencontre avec le potier breton Pierre Evaldre. Subjuguée par l’exploration de cette matière, elle quitte son emploi pour suivre à ses côtés un apprentissage de tournage pendant trois ans, suivi d’une formation sur les animations et les arts de la céramique en 2008 au cours de laquelle elle se perfectionne dans les techniques du travail de la terre. Son travail le plus révélateur est sans conteste celui de ses graines germées.
« La pratique artistique a toujours fait partie intégrante de ma vie, précise Audrey. Dès ma plus tendre enfance je passais des heures un crayon à la main ». C’est ainsi que tout s’enchaîne : La découverte de la terre puis un voyage à la découverte d’elle-même par le biais de la sculpture et du modelage.
Véronique Viala, une de ses professeurs, lui permet d’aborder la terre par le senti. « Pour moi c’est une évidence : La terre fait partie de ma vie » se réjouit Audrey.
« Le cocon, où tout commence, tout finit »
Depuis 2009, la jeune artiste s’est installée à Boqueho après avoir intégré pendant six mois une pépinière d’artisans d’art dans le Finistère. Très sensible à l’aspect naturel et brut du grès et de la porcelaine, Audrey travaille principalement ces terres de haute température.
« La terre est un matériau en phase avec mes valeurs : Le respect, l’écoute, la sincérité et la modestie » remarque Audrey. Et c’est au travers de ces valeurs qu’elle enseigne et transmet son savoir faire, à l’occasion de cours et de stages dans son atelier mais aussi lors d’ateliers dans les écoles, relais d’assistantes maternelles ou autres instituts spécialisés. « Je veux rendre l’art accessible au plus grand nombre » ajoute-t-elle.
Audrey confie avoir besoin « du lien avec le végétal ». Une de ses principales sources d’inspiration est la nature. Ses céramiques abordent le thème du « cocon », « enveloppe de vie, tout y commence, tout y finit« .
Depuis 2008, la jeune costarmoricaine expose régulièrement dans sa région d’adoption, mais n’hésite pas à franchir les frontières bretonnes pour faire découvrir ses œuvres à ses amis lorrains. Forte de cette expérience, c’est en artiste passionnée qu’elle se fera connaître prochainement à Mauves-sur-Loire. Nul doute qu’un accueil chaleureux lui sera réservé.
Alors qu’il a à peine 10 ans Gaëtan Pichaud découvre les célèbres statues « Moaïs » de l’Ile de Pâques … à la télévision. « Comment y aller ? » se surprend-t-il à demander à sa mère. L’envie de les voir de plus près le taraude pendant dix ans. Sa décision est prise. Il quitte ses études pour effectuer son service militaire et finit par s’envoler pour Tahiti, puis Hao également connu sous le nom de l’île de l’Arc. Pendant un an, la vie au sein de la communauté polynésienne et surtout les échos des Marquises rebondissent dans la tête du jeune soldat. Après un passage à Nuku-Hiva où il fait la connaissance d’Edgar, sculpteur de la famille Tamarii qui lui offre un tiki, cet ancêtre mi-humain mi-dieu qui fut le premier homme, il se pose enfin à l’Ile de Pâques, où il découvre les géants de pierre non sans une grande émotion. « La découverte a duré 15 jours et le retour s’est fait la boule au ventre » nous confie l’artiste, les pensées ailleurs. Un retour en France, puis un nouveau départ pour Nuku-Hiva, écourté en raison d’un manque d’argent.
» Rendre hommage aux arbres »
» J’ai alors acheté des outils et du bois, trouvé quelques pierres et c’était parti, poursuit Gaëtan enjoué. La passion avait pris le dessus, moins de surf, plus de taille, et surtout les souvenirs qui jaillissaient en moi ». Cette passion venue de Polynésie lui a permis de découvrir autre chose, une société à part entière, le monde des arbres. « Sans eux je ne pourrais rien faire ». Et c’est les yeux brillants qu’il remercie toute cette végétation qui nous permet de respirer dans tous les sens du terme.
Gaëtan nous livre ses objectifs. « Je souhaite avancer sur le chemin de la vie en continuant de plus en plus à ornementer le quotidien de chacun, rendre hommage aux arbres et réussir à mettre en forme et volumes ce qui se cache au plus profond de la matière qui reste à découvrir … »
Gaëtan parcourt la France depuis 5 ans avec ses sculptures, mais avoue ne rien faire dans sa région. Il a décidé de faire en sorte que cela change. « Je suis curieux de voir comment mes sculptures vont être perçues. Tous les regards sont porteurs de réponse. J’arrive à un carrefour dans mon travail, poursuit-il, et il se situe en Loire-Atlantique ».
Artiste accompli, il sera présent les 9 et 10 juin à Mauves-sur-Loire.
Voilà maintenant plusieurs années que Stéphane Dufresne, sculpteur sur bois, métal et pierre, a quitté sa province de Québec, le fleuve St Laurent et les Grands lacs pour poser ses valises dans la région nantaise et plus précisément à Vigneux de Bretagne.
C’est dans cette commune, située sur le Sillon de Bretagne, que Stéphane a rénové une vieille grange en pierres qui est devenue petit à petit son lieu de vie et de travail.
« Je sculpte, je fabrique des bijoux, je fais de la musique depuis presque toujours« , aime à raconter notre sculpteur québécois. Et s’il n’aime pas trop se poser de questions à ce sujet, il conçoit que l’art est pour lui un mode de vie plus qu’autre chose.
Sans cesse motivé par le désir de découvrir de nouvelles avenues, il fait de la matière son véhicule. Il aime travailler les formes, les lignes pures au travers du corps. Il recherche l’harmonie des volumes, les courbes sensuelles.
« Plus le temps passe, plus je me rends compte du côté très matière qui est en moi, se confie naturellement Stéphane, ce côté manuel-artisan, ce besoin simple mais viscéral et instinctif de transformer cette matière et peut-être de me transformer à travers elle ». On comprend mieux pourquoi Stéphane est toujours à la recherche du plaisir au travers de la création.
« De nombreuses rencontres enrichissantes »
Artiste dans l’âme, Stéphane consacre aussi beaucoup de temps à la musique et travaille actuellement sur un projet « mais je ne sais pas encore sous quelle forme il sortira … affaire à suivre » précise t-il.
L’idée d’exposer à Mauves-sur-Loire pour la première fois l’enchante particulièrement. Il en a entendu parler par ses amis sculpteurs et souhaite y faire de nombreuses rencontres enrichissantes.
Du Saint Laurent à la Loire il n’y a qu’un pas, et gageons que les ligériens sauront accueillir chaleureusement notre sculpteur québécois, comme ils ont pu le faire au « festival des arts » de la Haie-Fouassière en 2010, aux journées « l’art prend l’air » ou encore au symposium de sculpture de Montjean-sur-Loire.
L’arrivée d’ Alain Carau à la sculpture sur bois n’est pas le fait du hasard. « Je suis originaire de Grenoble, pays de forêt donc de bois par définition » précise l’artiste. Stendhal disait de cette ville « au bout de chaque rue, une montagne … ». Adolescent, Alain pensait « sur chaque montagne, un arbre … » ce qui l’a naturellement incité à effectuer son apprentissage en ébénisterie. Son parcours professionnel le mènera pendant de nombreuses années dans différents ateliers, avant de créer le sien il y a près de 30 ans dans lequel il commence par faire des meubles sur mesure.
C’est en arrivant à Mauves-sur-Loire qu’il se décide à explorer le bois d’une autre manière. Cela fait 12 ans qu’il a ainsi oublié le meuble pour se consacrer au tournage d’art. Puis, chemin faisant, la passion et le désir d’évoluer l’amènent à rajouter des parties sculptées sur les pièces tournées.
« Jouer avec le bois, matière vivante »
« Aujourd’hui, la sculpture prend de plus en plus de place dans ma vie et j’en suis heureux » se confie Alain. « J’ai tout naturellement envie de montrer mon travail, et le concept d’1 jardin 1 artiste m’attire par son originalité et l’atmosphère particulière du travail à l’extérieur à laquelle je ne suis pas habitué ».
Alain est le « local » de cette nouvelle édition puisque Malvien d’adoption. Il y a deux ans, au Vallon, il avait conquis les nombreux visiteurs par l’originalité de ses œuvres. Cet amoureux du bois créé en effet des pièces extraordinaires, issues du bois brut, transcendées par les couleurs de chaque essence utilisée.
Cette année encore, nul doute qu’il saura séduire le public auquel il présentera avec passion et amour du métier ses nouvelles sculptures.
« Mon premier poste à souder m’a offert la magie, la liberté »
C’est en 1962 que François Bazin-Bidaud, originaire d’Orléans, découvre les Beaux-Arts de Rouen. C’est également dans cet établissement qu’il rencontre Nicole qui deviendra sa femme quelques temps plus tard. Rapidement naît Valérie. L’arrivée de cette enfant oblige les Bidaud à travailler et obtenir des revenus fixes. François exerce donc comme professeur d’arts plastiques au Havre. Mais cet homme, au parcours atypique en mal de création, laissera assez vite tomber cette activité pour créer sa propre entreprise artisanale de meubles peints employant jusqu’à quinze personnes. Il expose en France, en Europe, au Japon, au Koweit.
Mais cette vie trépidante n’est pas la sienne. Il se remet à la sculpture tout comme sa femme s’est remise à la peinture. Son poste à souder, offert par ses enfants, lui permet de découvrir la magie et la liberté. Après avoir travaillé le bois sous forme d’assemblage, François découvre cette « matière extraordinaire » qu’est le métal. « D’une tôle plate et neuve et d’un dessin, précise t-il, naissent des volumes décalés ».
« On est armé, on mène un combat, martèle François, bardé de cuir, de gants, de lunettes, et on s’attaque à ces tôles en deux dimensions, afin de leur donner une sensation de volume ».
« L’éclair de l’arc m’enivre »
Car François est un créateur, un artiste, même si sa modestie ne l’incite pas à employer ce mot. Il se définit tout simplement comme sculpteur métal. Il choisit ses thèmes
de façon aléatoire, en fonction de son état d’esprit du moment, mais quelque soit l’œuvre réalisée, elle dégage toujours une poésie certaine.
« J’ai un évident besoin de me confronter à la matière, dit-il en véritable passionné, les gerbes d’étincelles me stimulent, l’éclair de l’arc m’enivre. Lorsque la sensation de « définitif » s’installe, je laisse alors au spectateur le plaisir de s’approprier l’œuvre avec sa propre personnalité, sa culture et son passé ».
Cette passion qui lui procure beaucoup de plaisir et de bonheur qu’il veut faire partager va le mener sur les routes de France, exposant à Rouen, au Havre, dans le Midi, ou encore au festival des Arts Singuliers à Banne.
Avec sa femme Nicole, artiste peinte, et sa fille Valérie, sculpteur, l’art a encore de beaux jours devant lui dans la famille Bidaud.
Ayant fait valoir ses droits à la retraite depuis une dizaine d’années, le jeune septuagénaire s’est retiré au pays des Trois Rivières, plus précisément à Plessé (Loire-Atlantique).
Plus d’informations ICI sur François Bazin-Bidaud.
Originaire de Gironde, Patrick Chevallier est un quinquagénaire aujourd’hui retraité. C’est en 2002 qu’il vient à la sculpture par le biais de la peinture. Perfectionniste, il suit des cours au Moulin Gautron à Vertou (Loire-Atlantique) où il s’initie au travail de l’argile.
Sa création est essentiellement tournée vers l’expression des sentiments à travers le corps humain. Il recherche sans cesse l’harmonie et la beauté plastique qui en découle. Il utilise pour cela de l’argile du Fuilet (Maine-et-Loire) commune réputée dans la région pour son activité de poterie.
« J’aime à insuffler par mon émotion l’esprit des personnes, partager ma passion, faire découvrir le travail de l’argile et le geste du sculpteur ». Artiste, Patrice Chevallier sait au travers de ses œuvres suggérer des sensations.
S’il est un rêve que Patrick ose dévoiler, c’est celui de s’attaquer un jour au bronze. Et du rêve à la réalité …
Il fait froid
Patrick est domicilié à Gorges, commune viticole du Pays Nantais. Depuis 2003 période de ses débuts, il a exposé dans divers salons de peinture ou de sculpture de la région nantaise, et a déjà à son actif plusieurs prix, dont le dernier en date est la médaille de bronze au salon international de Nantes Façade Atlantique en novembre 2011.
« 1 jardin 1 artiste, un hommage à la nature »
Pour la première fois, Patrick exposera à Mauves-sur-Loire. Pour l’artiste, ce rendez-vous entre un jardin et un artiste est l’occasion de rendre un hommage appuyé à la nature.
« Même si je ne réalise que des sculptures, il m’est nécessaire par le regard de prendre toute la dimension de notre environnement et de livrer mon art dans la diversité des expressions » ajoute Patrick, qui souhaiterait pouvoir s’exporter vers d’autres contrées.
Annelise Nguyen est née à Chevreuse (Yvelines) d’un papa vietnamien et d’une maman suisse. Rapidement elle s’intéresse au modelage et au moulage d’après modèle vivant tout en poursuivant ses études. Diplôme des Métiers d’Art en poche, elle rejoint la fonderie de bronze et chaudronnerie d’art de St Rémy-la-Chevreuse. Après avoir obtenu une licence de soudeuse tous métaux, elle crée son premier atelier à bord d’une péniche à Conflant -Sainte-Honorine.
Depuis 1999 elle est sculpteur métal, artiste-auteur affiliée à la Maison des Artistes. Intervenante en arts plastiques en milieu scolaire pendant deux années, elle s’installe en Bretagne en 2002 où elle partage des ateliers avec un collectif de sculpteurs, plasticiens, photographes, les Rouillegorge. Depuis 2006 elle participe à la réalisation de muséographies.
« Mes sculptures sont proportionnelles à mon corps »
« J’aime fixer un instant et une sensation et les rendre visibles, les révéler à travers une sculpture. Je laisse sortir la ligne comme un souffle, puis construis et accompagne cet élan de mon travail physique. Mes sculptures sont proportionnelles à mon corps, et je pense que nous nous ressemblons d’une certaine manière » se confie l’artiste.
De galeries en expositions, de salons en marchés de l’art, Annelise a su s’imposer rapidement dans son domaine. Ses sculptures aériennes fascinent par leur légèreté. Du fil de fer, un peu de tôle, un coup de chalumeau et nous voici partis pour un voyage dans l’espace.
» J’aime bien cette idée de ralentir le temps et l’espace, précise Annelise, la sculpture utilisant déjà les trois dimensions de l’espace. J’aime prendre le temps de contempler et de ressentir ».
Nul doute que nous prendrons nous aussi le temps de contempler et de ressentir ses oeuvres.
Les nombreux stages et formations effectués dans divers domaines artistiques au cours de longues années, ont permis à Claudette Baholet de découvrir la terre, matière qui l’a immédiatement séduite.
Travaillant dans le domaine de la santé, elle a su rapidement adapter cette expérience artistique à son activité professionnelle, tout en présentant depuis une dizaine d’années ses œuvres dans diverses expositions.
Depuis 2009, ayant mis fin à son activité professionnelle, elle consacre la plus grande partie de son temps à sa passion.
« Je me laisse guider par mon instinct »
Claudette travaille ses œuvres en modelage à partir de terre chamottée qu’elle traite de deux façons :
– En Raku, technique asiatique provoquant des craquelures où se fixe le carbone,
– En cuisson primitive, technique laissant apparaître des nuances de couleur et des parties enfumées.
Mais cette partie technique ne serait rien si elle n’était précédée et accompagnée de tâtonnements, de recherches, de découvertes et de plaisir. Le contact de la terre, le travail des engobes, des terres sigillées, du feu emmènent sans cesse Claudette vers de nouveaux paysages, toujours différents, toujours magiques.
« Je me laisse guider par mon instinct pour les formes de mes personnages d’où doivent émaner une humanité, des émotions, de la magie » ajoute Claudette.
On l’aura compris, la démarche de l’artiste s’inscrit dans une recherche inventive. Femme de communication, Claudette sait partager sa passion avec le public avec lequel elle échange volontiers lors de salons et d’expositions.
Gageons qu’à Mauves-sur-Loire l’artiste ne sera pas en reste dans ce domaine.